Lionnel RAINFRAY est-il un "mauvais perdant" ?

Publié le par Olivier CAMPS-VAQUER

"Il a perdu la primaire UMP... mais il lance sa liste quand même" : quand on lit le titre de l'article consacré à Lionnel RAINFRAY dans le Parisien de ce matin (Hauts-de-Seine Matin page IV), on ne peut que penser à un "mauvais perdant"...

 

Il est vrai qu'en politique, on préfère infiniment les "bons perdants", ceux qui s'inclinent respectueusement devant leurs suzerains inaccessibles, les "gagnants" (forcément bons puisque la notion de "mauvais gagnant" ne semble pas exister...).

 

J'ai déjà expliqué dans ces colonnes ce que je pensais de cette Primaire : un scrutin gâché, tronqué, biaisé, sans aucune signification. Sans campagne, sans débat, avec une participation ridicule de 3,5% et un florilège enivrant de pratiques clientélistes. A partir de là, il n'y a plus eu ni gagnant, ni perdant. C'est l'UMP toute entière qui a perdu...

 

Le grand organisateur de cette mascarade, Roger KAROUTCHI, Secrétaire départemental de la Fédération UMP des Hauts-de-Seine, ainsi que la bénéficiaire apparente de cette Primaire, Nicole GOUETA, peuvent bien aujourd'hui jouer les vierges outragées. Oui, cette Primaire était un échec, leur échec : il est bien temps de s'en rendre compte ! Elle n'a pas permis d'affecter la tête de liste désignée par l'UMP d'une légitimité incontestable... Et c'est bien là le drame !

 

Depuis l'annonce de la candidature persistante de Lionnel RAINFRAY, une pluie de hallebardes s'abat sur ce dernier : le fou, l'idiot, le diviseur... Pour les vrais arguments, il faudra repasser...

 

On comprend bien sûr que les protagonistes de la défaite de 2008 n'aient pas très envie d'accueillir un nouveau venu dans leur petit club. Ne serait-il pas plus confortable de pouvoir "retenter sa chance" sans être dérangé par un intrus ?

 

Mais après tout et à l'inverse, avoir perdu l'élection municipale de 2008 est-il un titre de gloire suffisant pour revendiquer aujourd'hui le monopole de la reconquête ? Où sont les vrais "mauvais perdants" de 2008 ?

 

Pour justifier une candidature à la Municipale, il faut :

- un Projet pour la Ville. L'une des raisons principales de l'échec de la liste GOUETA-TRUPIN en 2008 était justement l'absence de Projet clair. Il y avait un Bilan plutôt bon, mais pas vraiment de Projet...

- une capacité à rassembler. C'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. On peut user de tous les artifices "pour faire croire à" (style "Primaire UMP"), cela ne trompe personne le jour de la vraie élection. Au passage, je vous invite à savourer toute la modernité du propos prêté à Nicole GOUETA dans l'article précité du Parisien : "Il s'était engagé à se ranger derrière moi en cas de défaite, il ne le fait pas". "Se ranger derrière moi" : le caporalisme, voilà une perspective enthousiasmante pour un rassemblement d'avenir ! Une autre cause de l'échec de 2008 fut justement cet attelage bancal que constitua cette liste de faux rassemblement du 2ème tour...

- une véritable empathie avec la population. L'ancien Maire Dominique FRELAUT était assez bon pour ça... Le Maire socialiste actuel est plutôt un bon communiquant... A droite et au centre, c'est encore "peut (beaucoup) mieux faire !"

- une connaissance des dossiers et une compétence de gestionnaire avisé. L'expérience professionnelle et d'élu local peut confèrer ces qualités.

- une capacité à travailler en équipe pour accroître l'efficacité du travail à accomplir.

- un peu de chance.

 

Si donc Lionnel RAINFRAY prétend réunir toutes ces qualités, qui peut légitimement l'empêcher de se présenter ? S'il a un vrai Projet pour la Ville comme il le déclare, au nom de quel principe démocratique devrait-on l'écarter d'emblée du champ du débat de l'élection municipale ? D'ailleurs, où est le Projet des autres candidats "autorisés" ?

 

Les seules batailles perdues d'avance sont celles qu'on ne mène pas. Et c'est sans doute la raison pour laquelle Lionnel RAINFRAY se battra jusqu'au bout. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Politique locale

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S
<br />  Monsieur Sarre a tenu certe un discours qui sonne quelque peu identique aux oreilles de certains, mais a-t -il respecté ses engagements je vous laisse constater le bilan... on ne peut<br /> plus parler de chance comme lors de la précédente élections mais de choix,  les Colombiens vont faire le bilan et choisir un maire digne sincère et aimant notre ville et ainsi mettre en<br /> oeuvre des actions qui seront réels.<br /> <br /> <br /> Lionel Rainffray a donc toutes les qualités pour diriger Colombes.<br />
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C
<br />  Un projet pour la ville, une véritable empathie avec la population, une capacité à rassembler, la connaissance des dossiers, la faculté de travailler en équipe, un peu de chance ; vous<br />  faites tout à fait le portrait de Philippe Sarre... sauf sur un seul point, il a en général beaucoup de chance ...<br />
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