"Le chois des libéraux" par Alain MADELIN

Publié le par Olivier CAMPS-VAQUER

Le choix des libéraux
Le débat a eu lieu. Les termes du choix sont clairs.

Certes, les libéraux sont orphelins non seulement d'un candidat défendant franchement leurs couleurs, mais aussi, d'un débat qui aurait plus largement pris en compte les idées et les propositions qui sont les leurs depuis longtemps, et dont ils pensent qu'elles sont une exigence pour le pays.

Ils auront cependant observé avec satisfaction la disparition de l'extrême gauche antilibérale et l'évolution corollaire du parti socialiste, sous l'impulsion de Ségolène Royal vers des conceptions davantage social-démocrates, voire social-libérales. Mais il n'en reste pas moins que les propositions économiques et sociales de la candidate socialiste restent très largement marquées par un conservatisme étatique ("Touche pas aux interventions de l'État !"), une relance keynésienne par la distribution artificielle de pouvoir d'achat, le partage du travail, des idées fiscales hostiles à la création de richesses et une conception de l'exercice du pouvoir très largement fondé sur la cogestion avec les syndicats.

En regard, Nicolas Sarkozy représente assurément une volonté d'action pour faire bouger la France, une volonté de la sortir de ses carcans, un appel à travailler et à entreprendre dans le cadre de réglementations fiscales et sociales plus légères. Le souhait encore de rendre les Français propriétaires, d'alléger le poids des fonctionnaires ou de faire bouger enfin l'éducation nationale l'université.

Les libéraux feront donc le choix de Nicolas Sarkozy.
Pour ceux qui sont engagés à l'UMP, ce choix va de soi. Ceux aussi qui se sentent de droite avant d'être libéraux -et ils sont nombreux- se reconnaîtront assurément dans un discours de droite franchement assumé et même fièrement revendiqué par le candidat de l'UMP. Les autres feront enfin tout simplement un choix de raison, par élimination.

Tout au long de cette campagne, nous avons cherché à repérer les propositions libérales, hélas trop rares dans les programmes des candidats. A souligner aussi les orientations heureusement plus nombreuses susceptibles de rallier les faveurs des libéraux. Nous avons voulu enfin souligner les erreurs ou les manques de cohérence que nous trouvions dans telle ou telle proposition.

Nous l'avons fait en toute honnêteté intellectuelle et en toute liberté partisane.
C'est en usant de cette liberté que nous avons notamment, dans notre analyse critique des discours des candidats, marqué notre inquiétude face à des propositions de Nicolas Sarkozy que nous jugions inadaptées, trop interventionnistes et même parfois franchement protectionnistes.

Nous l'avons fait dans un souci de continuité intellectuelle et de cohérence avec les analyses et les propositions développées depuis longtemps par les libéraux. Car ceux-ci croyons-nous ont davantage réfléchi aux contraintes du nouveau monde et de la nouvelle économie. Ils en ont davantage compris les mécanismes. À commencer par les ressorts de la liberté de choix et de la liberté d'entreprendre. C'est dire qu'ils croient davantage à un État qui libère qu'à un État qui Veut et qui Ordonne.

Nicolas Sarkozy veut assurément réussir, ramener la France sur le chemin du plein-emploi, apporter la prospérité économique, assurer un haut niveau de protection sociale à tous les Français.

Pour cela, face aux réalités, il ne pourra qu'empreinter les chemins de la liberté que les libéraux ont plus que jamais pour devoir de paver de leurs analyses et de leurs propositions.

Alain Madelin
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