CPE : oui et non !
A un an de la grande échéance présidentielle, un débat enflammé anime l'opinion publique autour de la question du Contrat Première Embauche (CPE). Débat passionné sur fond de chômage durable persistant, de croissance très molle et d'incertitude sur l'avenir.
Avant d'aborder le fond, quelques mots sur la forme. Je trouve toujours un peu choquant que des gens défilent dans la rue, non pas seulement pour exprimer un point-de-vue (ce qui est parfaitement respectable !), mais pour tenter d'imposer leurs vues par la force à la représentation nationale issue démocratiquement des urnes. Il est tout-de-même étrange que certains croient devoir éduquer les jeunes à l'idée que les organes représentatifs ne servent à rien puisque leurs décisions et réformes sont subordonnées à la pression de la rue. Comme s'il était normal que la force l'emporte sur le droit. Les jeunes qui défilent dans la rue devraient aussi réfléchir sur ce point.
Sur le fond, la question n'est pas de savoir si le CPE correspond à un idéal de contrat, mais plutôt de savoir si le CPE est un outil permettant d'améliorer la situation actuelle de l'emploi en France. Et pour cela, je vous propose d'examiner successivement la situation de l'emploi des jeunes, puis de l'emploi en général.
1°) A mon sens, le CPE est une tentative de réponse au problème du chômage persistant et croissant des jeunes.
a) Avant de représenter une ressource, les jeunes, par hypothèse sans expérience professionnelle, représentent à la fois un coût et un risque pour les entreprises qui les recrutent. Avant qu'un jeune devienne un bon professionnel, il s'écoulera plusieurs mois pendant lesquels son employeur "investira" pour sa formation. C'est dire que pendant plusieurs mois, le jeune coûtera plus qu'il rapportera à son employeur, ce qui peut constituer un frein à son embauche.
b) Il est capital que le chômage des jeunes (qui, rappelons-le, atteint un niveau record en France !) baisse. Il est très important pour un jeune de pouvoir accéder au marché du travail.
c) Le dispositif du CPE est de nature à lever les 2 freins connus à l'embauche :
- la trop grande rigidité du marché du travail : en permettant à l'employeur de se désengager plus facilement de son investissement en formation s'il estime avoir commis une erreur de recrutement ;
- le coût trop élevé du travail (salaires + charges)pour des personnels par hypothèse sans qualification : en éxonérant l'employeur de charges patronales.
d) Une fois qu'il aura mis le pied à l'étrier, le jeune pourra valoriser son expérience soit au sein de la même entreprise, soit sur le marché du travail. Il sera tiré d'affaire et c'est bien là l'essentiel. Pardonnez-moi, mais le plus important pour le jeune est de se constituer un capital humain suffisant pour pouvoir vivre d'autre chose que d'allocations chômage. Ceux qui disent que "le CPE, ce n'est pas mieux que rien mais pire que tout", n'ont sans doute jamais vécu dans leur chair ce qu'est réellement le chômage. Et d'ailleurs, quels arguments peut développer aujourd'hui un jeune au chômage devant un banquier ou un bailleur ? Il faut donc bien avoir à l'esprit que le CPE n'est conçu que comme une étape, la première étape, d'un parcours professionnel évolutif. Il faut voir le CPE comme une clé pour ouvrir une porte qui, bien souvent, restait fermée. En ce sens, c'est, je le pense, un progrès pour les jeunes.
a) Avant de représenter une ressource, les jeunes, par hypothèse sans expérience professionnelle, représentent à la fois un coût et un risque pour les entreprises qui les recrutent. Avant qu'un jeune devienne un bon professionnel, il s'écoulera plusieurs mois pendant lesquels son employeur "investira" pour sa formation. C'est dire que pendant plusieurs mois, le jeune coûtera plus qu'il rapportera à son employeur, ce qui peut constituer un frein à son embauche.
b) Il est capital que le chômage des jeunes (qui, rappelons-le, atteint un niveau record en France !) baisse. Il est très important pour un jeune de pouvoir accéder au marché du travail.
c) Le dispositif du CPE est de nature à lever les 2 freins connus à l'embauche :
- la trop grande rigidité du marché du travail : en permettant à l'employeur de se désengager plus facilement de son investissement en formation s'il estime avoir commis une erreur de recrutement ;
- le coût trop élevé du travail (salaires + charges)pour des personnels par hypothèse sans qualification : en éxonérant l'employeur de charges patronales.
d) Une fois qu'il aura mis le pied à l'étrier, le jeune pourra valoriser son expérience soit au sein de la même entreprise, soit sur le marché du travail. Il sera tiré d'affaire et c'est bien là l'essentiel. Pardonnez-moi, mais le plus important pour le jeune est de se constituer un capital humain suffisant pour pouvoir vivre d'autre chose que d'allocations chômage. Ceux qui disent que "le CPE, ce n'est pas mieux que rien mais pire que tout", n'ont sans doute jamais vécu dans leur chair ce qu'est réellement le chômage. Et d'ailleurs, quels arguments peut développer aujourd'hui un jeune au chômage devant un banquier ou un bailleur ? Il faut donc bien avoir à l'esprit que le CPE n'est conçu que comme une étape, la première étape, d'un parcours professionnel évolutif. Il faut voir le CPE comme une clé pour ouvrir une porte qui, bien souvent, restait fermée. En ce sens, c'est, je le pense, un progrès pour les jeunes.
2°) Ceci étant dit, j'apporte au propos précédent un bémol de taille : le CPE ne créera sans doute pas d'emplois nouveaux. Tout le drame est là ! Seule la croissance (Je dirais même l'hypercroissance !) peut permettre de créer des richesses et donc des emplois. Et, par ailleurs, il n'est pas sain d'habituer l'opinion à l'idée qu'un employeur puisse "jeter" un salarié, quel qu'il soit, sans justification. Il est donc bien clair que si le CPE peut être une réponse au chômage spécifique des jeunes, il n'est certainement pas une réponse au problème du chômage en général. Autrement dit, le CPE ne fait que déplacer le problème. On remplace certains chômeurs (en l'occurence des jeunes) par d'autres chômeurs plus âgés. C'est intéressant pour les jeunes pour qui l'on crée une sorte de passe-droit, de coupe-file, mais ce n'est franchement pas très brillant pour les autres. On pourrait presque dire que l'on crée un privilège pour l'emploi des jeunes en sacrifiant toutes les autres générations. Et bien entendu, comme l'Etat paiera généreusement les charges sociales faisant l'objet des éxonérations, il se financera par des prélèvements sur l'économie. On continue donc cette politique de gribouille consistant à "créer" (soi-disant !) spectaculairement des emplois à grands coups de subventions et à financer ces pseudo-créations d'emplois de façon discrète et diffuse par des prélèvements (fiscaux !) destructeurs d'emplois. Une sorte de jeu de vases communicants qui coûte un argent fou, empêche la croissance et dont le bilan en termes d'emplois est désespérément nul !
En conclusion, ma réponse sur le CPE est donc "oui et non !" :
- Oui car la précarité d'un CPE n'est rien, absolument rien à côté de la précarité à laquelle expose le chômage. Les jeunes ont bien tort de repousser la main tendue du Gouvernement, même si l'on peut comprendre leur inquiétude devant l'avenir. Le monde moderne est un monde où tout change très vite. La génération du "zapping" le sait mieux que quiconque !
- Non car, une fois de plus, on passe à côté des réformes de fond nécessaires pour renouer durablement avec une croissance forte, seule génératrice d'emplois nouveaux et durables. Ce n'est pas en déplaçant le chômage qu'on le fera diminuer.
- La France ne pourra pas éternellement se contenter de poser des rustines et passer à côté des réformes d'envergure que la situation économique et sociale catastrophique de notre pays exige.
Olivier CAMPS-VAQUER