Dis Maman... Pourquoi on a perdu ?... (3/13) - Les fausses explications (3/4)

Publié le par Olivier CAMPS-VAQUER

Suite de notre série consacrée aux fausses explications de la défaite de la Droite à COLOMBES : après la "vague rose" et Rama YADE... la division !... La terreur des électeurs et militants de Droite. !...Une légende tenace (à droite !) prédit qu'au bout de la division électorale, il y aurait automatiquement... une défaite !... Ce serait presque mathématique... Pluralité, dissidence, fractionnement, émiettement, dispersion... Pas bon !...

Et l'élection municipale de COLOMBES 2008 semble confirmer cette légende... Il y a bien eu 2 listes au 1er tour qui ont malgré tout fusionné au 2ème tour pour aboutir au désastre que nous savons. Et si cette fusion avait eu lieu directement avant le 1er tour, que se serait-il passé ? Certains affirment que, face à une Gauche apparemment moins mobilisée au 1er tour, une liste UMP-MODEM aurait mécaniquement pu l'emporter...

Parlons "chiffres" 2 minutes : Résultats du 1er tour : 26 253 suffrages exprimés. Il fallait donc obtenir au moins 13 127 voix pour remporter l'élection dès le 1er tour... Or, si vous faites l'addition des voix de la liste GOUETA (11 146 voix) et de la liste TRUPIN (2 259 voix), vous obtenez 13 405 voix, soit 278 voix au-dessus de la barre fatidique de la victoire. C'est trop bête !... Et les pourfendeurs indéfectibles de la division semblent avoir raison : Pourquoi s'être divisé inutilement et pourquoi ne pas avoir fusionné dès le 1er tour ?

Sans oublier évidemment aucun des "si" que cette hypothèse comporte... Car les choses sont en réalité moins simples qu'il n'y paraît...

Chacun sait que l'électorat MODEM est hybride et se nourrit d'apports de droite comme de gauche... Dans le scénario idyllique décliné ci-dessus, il aurait fallu que 2 259 - 278 = 1 981 voix (potentiellement) MODEM se soient portées sur la liste GOUETA (UMP-MODEM) dès le premier tour, soit 88% des voix MODEM. Les électeurs MODEM originaires de la Gauche seraient sans doute retourné vers la liste de gauche ou, au mieux, se seraient abstenues... comme elles ont fini par le faire au 2ème tour...

On peut également penser qu'une liste unie dès le 1er tour aurait pu entraîner dans son sillage une plus forte mobilisation. Supposons que 1 000 électeurs inscrits supplémentaires seraient venus voter dès le 1er tour pour la liste GOUETA-TRUPIN (toujours dans l'hypothèse d'une liste unie UMP-MODEM dès le 1er tour) et supposons que 60% des électeurs MODEM, soit 1 355 voix, auraient voté pour cette liste unie. Hypothèse déjà très optimiste et toutes choses égales par ailleurs... Le nombre de suffrages exprimés aurait donc été de 27 253 voix. Le seuil de la victoire aurait donc été fixé à 13 627 voix. Et dans notre hypothèse, la liste unie n'aurait obtenu que 11 146 + 1 000 + 1 355 = 13 501 voix. Il aurait manqué encore 126 voix dans cette hypothèse pourtant très optimiste !...

On a donc beau retourner le problème dans tous les sens : division ou union... il n'y avait pas assez de voix pour gagner dès le 1er tour !... La division n'a donc pas été une cause déterminante de l'échec de la Droite.

Mais il serait dommage d'en rester à cette simple constatation... 4 observations pour la compléter :

1°) La victoire électorale procède presque toujours d'une dynamique de rassemblement... Et il y a 2 temps pour le rassemblement : le "ratissage" de la diversité (partis, associations, quartiers, personnalités...) et le regroupement de cette diversité au sein d'une même équipe, d'une même liste... L'idéal est que ce travail de rassemblement soit effectué avant le début de la campagne (ce qui a été le cas à Gauche cette fois-ci) Et il faut du temps pour cela... La division électorale est donc avant tout la conséquence d'un échec militant avant d'être la cause éventuelle d'un échec électoral...

2°) Division électorale n'est pas toujours synonyme de défaite. Exemple au plan national : Présidentielle 1995 Double-candidature à Droite : BALLADUR-CHIRAC et à la fin, victoire de CHIRAC... Au plan local : Municipale 2001 Double-candidature BAUER-GOUETA puis victoire d'une liste d'union... Au fond, ce que ne supporte pas l'électeur de Droite, c'est l'agressivité entre tendances ou entre candidats d'un même bord... On peut débattre, mais pas s'étriper... L'électeur de Droite aime les campagnes "propres", sinon il tend à déserter...

3°) Le MODEM prétend, tant au plan national qu'au plan local, incarner une nouvelle offre politique... D'où volonté de se démarquer de la gestion de la Municipalité GOUETA... Pour exister en politique, il faut se présenter aux élections... Et c'est sans doute de cette façon que l'offre politique évolue dans le temps... Madame GOUETA serait-elle devenue Maire en 2001 si elle n'avait pas été elle-même... dissidente en 1995 ?

4°) Le spectre de la division est souvent brandi pour faire peur aux électeurs et culpabiliser les "dissidents"... C'est un artifice utilisé par certains notables médiocres pour dominer et verrouiller leur camp et, après coup (le cas échéant), pour expliquer un échec électoral.... Mais dans ce dernier cas, ils oublient juste de préciser que la division est avant tout "leur" échec...

Publié dans Politique locale

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A
Nora, Merci pour votre réponse, j'ai eu l'occasion de voir celle que je connais et qui est conseillère auprès de Mr Sarre. J'avais répondu plus vite que mon ombre. Pour poursuivre sur Chérif Betka (paix à son âme), j'ai l'occasion de remercier Mr Sarre pour tout ce qu'il a fait pour lui et sa famille. Mme Gouéta n'a pas eu la présence d'esprit de faire semblant de s'intéresser à l'un de ses employés de la ville, pourtant, je sais que son entourage proche était au courant. Encore une preuve qu'on ne peut pas être Maire pour un second mandat en délaissant l'humain. Pendant toute la campagne Rama Yade a tenté de la faire passer pour une femme comme les autres, avec un coeur. Il semblerait qu'elle ait manqué l'occasion de le montrer à travers mon ami Chérif qui ne cesse de nous manquer à tous, nous,  les colombiens qui l’avons connu .<br />  La défaite se lit aussi au travers de petits détails qui en se cumulant forment une boule de neige. Son équipe et elle-même n'ont pas été capables d'être les élus pour tous les colombiens. Mes avertissements pour prendre en compte les cantons nord n'ont pas eu l'écho espéré. Oui, elle m'a pris dans son équipe, pensant que ma note coloré et mon statut d'enseignant apporterait un plus à sa campagne. Elle s'est trompée. Je n'ai pas cherché à mettre en avant mes origines et ma profession. Pourquoi? Parce que mon combat s'adressait à tous les colombiens sans distinction de quoi que ce soit.Pire, j'avoue n'avoir jamais pousser mes interlocuteurs à voter pour moi. Non, je présentais ce que je pense être juste et je disais toujours de comparer pour faire son choix.Les colombiens ont comparé deux personnalités avant de se prononcer sur les projets. On aura le sentiment que je règle des comptes personnels. Je rassure les lecteurs en leur disant, qu'après mon éviction du second tour, je n'ai pas été invité à participer à la réunion de fin de campagne. Pourquoi? Pour éviter que je dise ce que je pensais de la campagne menée avec amateurisme et maladresse d'une équipe  restreinte et fermée qui pensait que seul le bilan allait suffire.Peut-on imaginer une campagne sans réunir les colistiers au moins une fois par semaine. En deux mois de campagne, nous avions été convié à trois réunion pour prendre note des axes de campagne décidé d'en haut sans débat.En m'engageant auprès de Mme Gouéta, je cherchais à faire barrage aux communistes qui ne ce sont toujours pas excuser pour leur comportement envers ma mère lors de son décès, je suis idéologiquement à la droite du P.S, ma place dans cette équipe n'était pas évidente car je ne suis pas RPF et encore moins MNR ou FN. Pourtant, une fois élu, je suis certain que mon action n'aurait pas été inutile car de l'intérieur, je me serais battu pour tempérer les ardeurs hasardeuses de Mme Gouéta, même au prix de clash car je suis un homme libre.<br /> Si je n’ai pas pu figurer sur la liste au second tour, c’est aussi parce que j’ai osé remettre en cause la place de Mme Gouéta en tant que tête de liste. J’ai eu la maladresse de m’exprimer, en a parté, sur ce sujet avec une certaine Sabine Desnault (je ne savais pas que c’était sa fille), elle me répondit qu’il y avait aussi des colombiens qui la plébiscitaient.<br /> Avec  d’autres personnalités en tête de liste,avec une équipe associée pleinement dans la direction de la campagne, nous aurions pu garder la ville, mais ceci est une autre histoire.
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N
cher ahmed,désolée de vous décevoir, mais je ne suis pas du tout Nora B comme vous le dites.Je suis Nora, une colombienne. C'est tout.Je sais ce qui est arrivé à votre mère, malheureusement, et j'en suis vraiment désolée.Sachez que les agissements de Philippe SARRE enver Chérif BETKA étaient le fait qu'ils se connaissaient trés bien depuis fort longtemps.Cordialement, Nora.
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A
Nora (D), soeur d'Ali (D),Je ne pouvais pas être avec Philippe car il avait des communistes dans sa listes. Je n'ai rien contre Habib car c'est un ami de longue date. Mais je ne pouvais pas supporter l'idée qu'ils reviennent au pouvoir après ce qui s'est passé pour ma mère en 2000. Suite à son accident et à sa mort, nous n'avons pas eu un signe de leur part.Une famille colombienne depuis 1971, 12 enfants qui ont voté PCF pendant des années. Pire, je venais de quitter la mairie en en septembre 1999 pour devenir instit. Pas un mot, pas une visite de soutien, pas une lettre pour une famille dans la douleur. J'en ai parlé à Philippe qui me disait ignorer ce drame. Je veux bien le croire car je lui suis reconnaissant pour ce qu'il a fait pour Cherif Betka,c'était plus qu'un ami, nos familles sont proches. Je sais que ce n'était pas pour faire semblant toutes ces visites, les coups de fil et sa venue le jour de la levée du corps.Par contre, j'en veux aux communistes de l'époque.Faire barrage au PCF passait par  Philippe.Je sais que son côté strausskhanien le rend très proche de mes idées, moi qui suis à peine un peu plus à droite. Mais il aurait pu faire sans les communistes. Je suis comme Max Gallo, quelqu'un qui a suivi les idées de la gauche pour ensuite suivre Chevènement et enfin pour atterrir à droite par amour pour la République.Avec Gouéta, il y avait un vrai challenge carla partie n'était pas gagnée. Ce qu'elle a fait de bons pour Colombes, Philippe le reconnait. POur le reste, mon  indépendance et ma tenacité m'auraient permis de défendre mes idées et seulement les miennes.Je ne jugerai pas Philippe gratuitement. Il a 6 ans. Pour plus, je serai là ce soir à Buffon, lieu de notre collaboration professionnelle dont je garde un bon souvenir.Amicalement, Ahmed Béribeche
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N
SalutLes élections étant derrière nous, il faudrait peut-être arrêter de trouver le pourquoi du comment !!!Pourquoi Philippe SARRE a été élu et donc pourquoi Nicole GOUETA a perdu.Il faut aller de l'avant...;Mr BERIBECHE, je ne comprennds vraiment pas comment vous avez pu vous lancez en campagne auprés selon vous "d'aveugles de la politique".Vous avez perdu du temps en allant aux réunions, en militant ou en essayant de persuader la population colombienne des bienfaits de la réelection de Mme GOUETA. Tout ca pour quoi, puisque selon vous, vous saviez donc que la politique de NG n'avait pas été si bien que cela."Les gens prenaient le temps de m'écouter, mais au final, la "mère Fouétard" et son mépris revenait à la charge: Pas de réponse aux lettres, manque de concertation, aucune réalisations concrêtes dans les cantons nords, pas de conseils de quartiers réguliers, absences et méconnaissances des élus, police municipale maladroite et le sentiment de vouloir vendre la ville aux promoteurs en vue de changer la population avec de nouveaux colombiens propriétaires votants à droite"Avec tous ces arguments, vous qui avez grandi dans une cité, vous étiez encore convaincu que N.GOUETA devait reconduire un mandat : totalement contradictoire.De plus, En plus, à la fin vous avez été "viré" parceque selon vous, "vous n'apparteniez pas et ne partagiez pas les orientations générales du petit comité restreint autour de Nicole Gouéta"Vous ne l'aviez pas compris avant ???Il aurait mieux valu mettre toute cette énergie dans la campagne de Philippe SARRE, puisque selon vous il était maire depuis mars 2004.Enfin, je vois que vous avez changé d'avis quant à vos commentaires concernant Philippe SARRE.MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS.....
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A
Bonne analyse chiffrée qui rend compte d'un échec électoral cuisant pour l'UMP sans oublier le Modem.Pourtant, ayant fait la campagne jusqu'au second tour( pour ceux qui l'ignorent encore, j'ai été viré car je n'appartenais pas et je ne partageais pas les orientations générales du petit comité restreint autour de Nicole Gouéta, de plus ma fidélité en cas de victoire n'était pas acquise, car je n'aurai pas voté n'importe quoi.) m'a permis de vivre au coeur du problème Gouéta.Je crois que la vrai question est la campagne que nous aurions mené sans Gouéta et sa clique. Comment défendre le bilan, comment parler du projet, comment faire campagne tout simplement face à un rejet total de son équipe dans les quartiers où Philippe Sarre a fait plus de 60%. Il a mené une bonne campagne de terrain. Surtout, il a bénéficié de l'absence de cette équipe auprès des habitantspendant 7 ans. Je le savais en me lançant aux côtés de ces aveugles de la politiques. Mais mes idées politiques sont à la droite du P.S et surtout pas à sa gauche avec ses alliés P.CLes gens prenaient le temps de m'écouter, mais au final, la "mère Fouétard" et son mépris revenait à la charge: Pas de réponse aux lettres, manque de concertation, aucune réalisations concrêtes dans les cantons nords, pas de conseils de quartiers réguliers, absences et méconnaissances des élus, police municipale maladroite et le sentiment de vouloir vendre la ville aux promoteurs en vue de changer la population avec de nouveaux colombiens propriétaires votants à droite. C'est certain, son mari à la tête de la CODEVAM alimentait les rumeurs les plus folles. Si celles-ci s'averent vrais, Philippe Sarre ne se genera pas de les porter devant la justice. La Présomption d'innocence est donc de rigeur en attendant.Cette énumération bric à brac montrent à quel point un fossé s'était creusé entre l'équipe municipale et les colombiens.Le contact avec les colombiens est la première mission d'un maire, Philippe Sarre était Maire de Colombes bien avant Mars 2008, si on en juge par sa présence sur le terrain. Il était le "Frelaut nouveau" depuis Mars 2004.La personnalité de Nicole Gouéta était l'atout de Mr Sarre. Pour s'en convaincre, il fallait voir à quel point la campagne de la gauche brillait par l'absence de débat autour de son projet. Madame Gouéta le sujet principal, elle était le Maire à abattre. Le dimance 16 mars, c'était un peu comme à la fin de reigne des Ceausescu.C'est dire à quel point on l'appréciait. Je ne me souviens pas d'un départ aussi houleux pour Dominique Frelaut en 2001.
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