Dis Maman... Pourquoi on a perdu ?... (3/13) - Les fausses explications (3/4)
Suite de notre série consacrée aux fausses explications de la défaite de la Droite à COLOMBES : après la "vague rose" et Rama YADE... la division !... La terreur des électeurs et militants de Droite. !...Une légende tenace (à droite !) prédit qu'au bout de la division électorale, il y aurait automatiquement... une défaite !... Ce serait presque mathématique... Pluralité, dissidence, fractionnement, émiettement, dispersion... Pas bon !...
Et l'élection municipale de COLOMBES 2008 semble confirmer cette légende... Il y a bien eu 2 listes au 1er tour qui ont malgré tout fusionné au 2ème tour pour aboutir au désastre que nous savons. Et si cette fusion avait eu lieu directement avant le 1er tour, que se serait-il passé ? Certains affirment que, face à une Gauche apparemment moins mobilisée au 1er tour, une liste UMP-MODEM aurait mécaniquement pu l'emporter...
Parlons "chiffres" 2 minutes : Résultats du 1er tour : 26 253 suffrages exprimés. Il fallait donc obtenir au moins 13 127 voix pour remporter l'élection dès le 1er tour... Or, si vous faites l'addition des voix de la liste GOUETA (11 146 voix) et de la liste TRUPIN (2 259 voix), vous obtenez 13 405 voix, soit 278 voix au-dessus de la barre fatidique de la victoire. C'est trop bête !... Et les pourfendeurs indéfectibles de la division semblent avoir raison : Pourquoi s'être divisé inutilement et pourquoi ne pas avoir fusionné dès le 1er tour ?
Sans oublier évidemment aucun des "si" que cette hypothèse comporte... Car les choses sont en réalité moins simples qu'il n'y paraît...
Chacun sait que l'électorat MODEM est hybride et se nourrit d'apports de droite comme de gauche... Dans le scénario idyllique décliné ci-dessus, il aurait fallu que 2 259 - 278 = 1 981 voix (potentiellement) MODEM se soient portées sur la liste GOUETA (UMP-MODEM) dès le premier tour, soit 88% des voix MODEM. Les électeurs MODEM originaires de la Gauche seraient sans doute retourné vers la liste de gauche ou, au mieux, se seraient abstenues... comme elles ont fini par le faire au 2ème tour...
On peut également penser qu'une liste unie dès le 1er tour aurait pu entraîner dans son sillage une plus forte mobilisation. Supposons que 1 000 électeurs inscrits supplémentaires seraient venus voter dès le 1er tour pour la liste GOUETA-TRUPIN (toujours dans l'hypothèse d'une liste unie UMP-MODEM dès le 1er tour) et supposons que 60% des électeurs MODEM, soit 1 355 voix, auraient voté pour cette liste unie. Hypothèse déjà très optimiste et toutes choses égales par ailleurs... Le nombre de suffrages exprimés aurait donc été de 27 253 voix. Le seuil de la victoire aurait donc été fixé à 13 627 voix. Et dans notre hypothèse, la liste unie n'aurait obtenu que 11 146 + 1 000 + 1 355 = 13 501 voix. Il aurait manqué encore 126 voix dans cette hypothèse pourtant très optimiste !...
On a donc beau retourner le problème dans tous les sens : division ou union... il n'y avait pas assez de voix pour gagner dès le 1er tour !... La division n'a donc pas été une cause déterminante de l'échec de la Droite.
Mais il serait dommage d'en rester à cette simple constatation... 4 observations pour la compléter :
1°) La victoire électorale procède presque toujours d'une dynamique de rassemblement... Et il y a 2 temps pour le rassemblement : le "ratissage" de la diversité (partis, associations, quartiers, personnalités...) et le regroupement de cette diversité au sein d'une même équipe, d'une même liste... L'idéal est que ce travail de rassemblement soit effectué avant le début de la campagne (ce qui a été le cas à Gauche cette fois-ci) Et il faut du temps pour cela... La division électorale est donc avant tout la conséquence d'un échec militant avant d'être la cause éventuelle d'un échec électoral...
2°) Division électorale n'est pas toujours synonyme de défaite. Exemple au plan national : Présidentielle 1995 Double-candidature à Droite : BALLADUR-CHIRAC et à la fin, victoire de CHIRAC... Au plan local : Municipale 2001 Double-candidature BAUER-GOUETA puis victoire d'une liste d'union... Au fond, ce que ne supporte pas l'électeur de Droite, c'est l'agressivité entre tendances ou entre candidats d'un même bord... On peut débattre, mais pas s'étriper... L'électeur de Droite aime les campagnes "propres", sinon il tend à déserter...
3°) Le MODEM prétend, tant au plan national qu'au plan local, incarner une nouvelle offre politique... D'où volonté de se démarquer de la gestion de la Municipalité GOUETA... Pour exister en politique, il faut se présenter aux élections... Et c'est sans doute de cette façon que l'offre politique évolue dans le temps... Madame GOUETA serait-elle devenue Maire en 2001 si elle n'avait pas été elle-même... dissidente en 1995 ?
4°) Le spectre de la division est souvent brandi pour faire peur aux électeurs et culpabiliser les "dissidents"... C'est un artifice utilisé par certains notables médiocres pour dominer et verrouiller leur camp et, après coup (le cas échéant), pour expliquer un échec électoral.... Mais dans ce dernier cas, ils oublient juste de préciser que la division est avant tout "leur" échec...
Et l'élection municipale de COLOMBES 2008 semble confirmer cette légende... Il y a bien eu 2 listes au 1er tour qui ont malgré tout fusionné au 2ème tour pour aboutir au désastre que nous savons. Et si cette fusion avait eu lieu directement avant le 1er tour, que se serait-il passé ? Certains affirment que, face à une Gauche apparemment moins mobilisée au 1er tour, une liste UMP-MODEM aurait mécaniquement pu l'emporter...
Parlons "chiffres" 2 minutes : Résultats du 1er tour : 26 253 suffrages exprimés. Il fallait donc obtenir au moins 13 127 voix pour remporter l'élection dès le 1er tour... Or, si vous faites l'addition des voix de la liste GOUETA (11 146 voix) et de la liste TRUPIN (2 259 voix), vous obtenez 13 405 voix, soit 278 voix au-dessus de la barre fatidique de la victoire. C'est trop bête !... Et les pourfendeurs indéfectibles de la division semblent avoir raison : Pourquoi s'être divisé inutilement et pourquoi ne pas avoir fusionné dès le 1er tour ?
Sans oublier évidemment aucun des "si" que cette hypothèse comporte... Car les choses sont en réalité moins simples qu'il n'y paraît...
Chacun sait que l'électorat MODEM est hybride et se nourrit d'apports de droite comme de gauche... Dans le scénario idyllique décliné ci-dessus, il aurait fallu que 2 259 - 278 = 1 981 voix (potentiellement) MODEM se soient portées sur la liste GOUETA (UMP-MODEM) dès le premier tour, soit 88% des voix MODEM. Les électeurs MODEM originaires de la Gauche seraient sans doute retourné vers la liste de gauche ou, au mieux, se seraient abstenues... comme elles ont fini par le faire au 2ème tour...
On peut également penser qu'une liste unie dès le 1er tour aurait pu entraîner dans son sillage une plus forte mobilisation. Supposons que 1 000 électeurs inscrits supplémentaires seraient venus voter dès le 1er tour pour la liste GOUETA-TRUPIN (toujours dans l'hypothèse d'une liste unie UMP-MODEM dès le 1er tour) et supposons que 60% des électeurs MODEM, soit 1 355 voix, auraient voté pour cette liste unie. Hypothèse déjà très optimiste et toutes choses égales par ailleurs... Le nombre de suffrages exprimés aurait donc été de 27 253 voix. Le seuil de la victoire aurait donc été fixé à 13 627 voix. Et dans notre hypothèse, la liste unie n'aurait obtenu que 11 146 + 1 000 + 1 355 = 13 501 voix. Il aurait manqué encore 126 voix dans cette hypothèse pourtant très optimiste !...
On a donc beau retourner le problème dans tous les sens : division ou union... il n'y avait pas assez de voix pour gagner dès le 1er tour !... La division n'a donc pas été une cause déterminante de l'échec de la Droite.
Mais il serait dommage d'en rester à cette simple constatation... 4 observations pour la compléter :
1°) La victoire électorale procède presque toujours d'une dynamique de rassemblement... Et il y a 2 temps pour le rassemblement : le "ratissage" de la diversité (partis, associations, quartiers, personnalités...) et le regroupement de cette diversité au sein d'une même équipe, d'une même liste... L'idéal est que ce travail de rassemblement soit effectué avant le début de la campagne (ce qui a été le cas à Gauche cette fois-ci) Et il faut du temps pour cela... La division électorale est donc avant tout la conséquence d'un échec militant avant d'être la cause éventuelle d'un échec électoral...
2°) Division électorale n'est pas toujours synonyme de défaite. Exemple au plan national : Présidentielle 1995 Double-candidature à Droite : BALLADUR-CHIRAC et à la fin, victoire de CHIRAC... Au plan local : Municipale 2001 Double-candidature BAUER-GOUETA puis victoire d'une liste d'union... Au fond, ce que ne supporte pas l'électeur de Droite, c'est l'agressivité entre tendances ou entre candidats d'un même bord... On peut débattre, mais pas s'étriper... L'électeur de Droite aime les campagnes "propres", sinon il tend à déserter...
3°) Le MODEM prétend, tant au plan national qu'au plan local, incarner une nouvelle offre politique... D'où volonté de se démarquer de la gestion de la Municipalité GOUETA... Pour exister en politique, il faut se présenter aux élections... Et c'est sans doute de cette façon que l'offre politique évolue dans le temps... Madame GOUETA serait-elle devenue Maire en 2001 si elle n'avait pas été elle-même... dissidente en 1995 ?
4°) Le spectre de la division est souvent brandi pour faire peur aux électeurs et culpabiliser les "dissidents"... C'est un artifice utilisé par certains notables médiocres pour dominer et verrouiller leur camp et, après coup (le cas échéant), pour expliquer un échec électoral.... Mais dans ce dernier cas, ils oublient juste de préciser que la division est avant tout "leur" échec...