Nicolas SARKOZY tiendra-t-il ses promesses ?

Publié le par Olivier CAMPS-VAQUER

Je sais que la question peut paraître iconoclaste, surtout lorsqu'elle est posée par un membre de l'UMP qui a milité, appelé à voter et voté pour Nicolas SARKOZY. Celui-ci tiendra-t-il ses promesses ?

Il est vrai que l'époque n'est plus où quelques initiés pouvaient échanger des regards lourds de sous-entendus méprisants et narquois à l'égard des malheureux qui avaient eu la naïveté de croire aux promesses qui leur avaient été faites par des politiciens facétieux. Et il est tout aussi vrai que l'actuel Président de la République a fait de ce point un élément fondamental de la fameuse "rupture". "Avec moi, il n'y aura pas de surprises : tout ce que j'ai dit, je le ferai !" ne cessa-t-il de marteler tout au long de la campagne présidentielle.

Et, de fait, notre Président déploie une énergie incroyable au service de l'exécution de ce qu'il considère comme un mandat clair. Et, après six mois d'exercice du pouvoir, un premier bilan peut être dressé. De nombreux chantiers ont été initiés ; des initiatives audacieuses ont été engagées. En apparence, le contrat est largement en voie d'être rempli.

A cet égard, la première vraie crise sociale du quinquennat qui se déroule en ce moment au sujet des fameux régimes spéciaux de retraite est un véritable test. S'il cède (comme son prédecesseur en 1995), c'en sera fini de sa crédibilité et de son aptitude à conduire les réformes nécessaires. Mais comme chacun sait qu'il ne cèdera pas (du moins sur le point précis de la durée de cotisations !), l'image de l'homme providentiel restera intacte.

Mais pour combien de temps encore ? La question peut paraître insolente en un temps où une forte proportion de Français semble satisfaite de l'action du Président de la République.

Car deux autres questions ne peuvent manquer de venir à l'esprit :

- quelle est (ou sera) la véritable portée des réalisations au regard des promesses émises lors de la campagne ?

- le programme annoncé est-il vraiment de nature à sortir le pays de l'impasse dans laquelle il se trouve ? Croissance, emploi, pouvoir d'achat, logement, intégration, etc. progresseront-ils de façon sensible grâce à la simple tenue des promesses ?

L'enjeu est de taille. Qu'aucun progrès ne soit enregistré et la déception sera à la mesure des espoirs suscités dans la population, c'est-à-dire immense. Le Président ne pourra pas s'en tirer, dans ce cas, avec des pirouettes brillantes ou des déclarations solennelles de bonne foi la main sur le coeur. Peu importera, toujours dans ce cas, que le détail des promesses aient été tenues ou non. Ce qui comptera alors sera exclusivement le résultat, conformément à cette "culture du résultat" dont notre nouveau Président s'est déclaré l'adepte à de nombreuses reprises. 

Car la mère de toutes les promesses est bien celle relative à l'efficacité supposée de celles-ci. Que les électeurs aient quelque part le sentiment que les promesses annoncées, même si elles sont tenues avec énergie, ne permettent pas d'aboutir à un résultat probant, et une grande déprime s'abattra sur le pays. C'est donc dire que Nicolas SARKOZY a engagé tout le crédit de la classe politique dans cette affaire : dernier rempart contre le chaos, ultime étape avant le paradis ou l'enfer...

La pression est donc extrêmement forte. Nicolas SARKOZY a une obligation de résultat. Mais nous verrons dans de prochains articles qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Que ce soit pour la croissance ou pour l'idée-même de rupture, quelques idées simples permettraient d'aller très loin et d'obtenir des résultats...

Publié dans Politique nationale

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