4% : ce n'est rien... mais ça changerait tout !

Publié le par Olivier CAMPS-VAQUER

Oui, vous avez bien lu : 4% ! Il ne s'agit pas d'un sondage préélectoral, mais plutôt du taux de croissance qui permettrait à la France de sortir de la léthargie dans laquelle elle est plongée depuis plus de 30 ans : déficits chroniques, dette devenue abyssale, impôts écrasants, misère endémique, chômage massif et durable. En clair, un taux de croissance de 4% nous permettrait de briser la spirale malsaine et désespérante dans laquelle notre pays se trouve plongé.

Peut-être direz-vous qu'il s'agit d'un objectif utopique eû égard à nos faibles performances du moment. Un taux de croissance de 2% paraît déjà être un sommet ! Qu'on se rappelle pourtant les fameuses "trente glorieuses" au cours desquelles notre pays connaissait un taux de plus de 5% ! Et pourquoi ne pas évoquer la croissance du reste du monde : Etats Unis, Grande Bretagne, Brésil, Chine, Russie, Inde qui connaissent des taux beaucoup plus élevés depuis plusieurs années ? C'est dire qu'un tel taux de 4% est tout-à-fait à la portée de notre économie et que s'il y a un blocage, c'est surtout dans notre tête et dans celle de nos dirigeants. Ce qui veut dire que si nous le voulons, cet objectif de 4 est atteignable.

La question est donc : le voulons-nous ? C'est la seule question qui vaille aujourd'hui. Et c'est - ce devrait être - la question cruciale de cette campagne électorale. Voulons-nous atteindre cet objectif de 4%, ?Sommes-nous prêts à déployer tous les moyens au service de cette cause et si oui, lesquels ?

Curieusement, la question ne semble pas au centre des préoccupations de nos candidats.

Nicolas SARKOZY est à mon sens le seul candidat à s'être engagé le plus fortement sur cette question. Son message principal "Travailler plus pour gagner plus !" est à vrai dire le seul compatible avec l'objectif fixé. Libérer le travail, en finir avec la logique malthusienne et absurde du partage du travail. Avec l'appui audacieux du levier fiscal (suppression des droits de succession, et même suppression de l'ISF, baisse des taux d'impôt sur le revenu), on permettrait à des gisements de création de richesses de se libérer. Tant pis pour ceux qui prophétisaient le Grand Soir pour demain !

Ségolène ROYAL n'a pas plus d'idées nouvelles sur la question que ses camarades socialistes. Eux s'en remettent au fameux credo keynésien de la relance par la demande. En "redistribuant" (autoritairement) le pouvoir d'achat, en réhabilitant l'impôt, en partageant le chômage, on pourrait soi-disant relancer la croissance ! Les Socialistes oublient juste de dire que cette solution-miracle a été utilisée par quasiment tous les gouvernements en France depuis 26 ans sans aucun succès. Il serait peut-être temps d'informer la Gauche que Keynes est bel et bien mort et que le monde d'aujourd'hui a changé.

Quant à François BAYROU, nostalgique d'un temps où le Centre faisait la loi (IVème République !), adepte du non-choix, apôtre du "ni-ni" favorisant la confusion des idées, la victoire de l'immobilisme et l'émergence des extrêmes, ce n'est évidemment pas sur lui qu'il faudra compter pour mettre en oeuvre les solutions énergiques dont notre économie a besoin.

Chers candidats, ouvrez les fenêtres de la Maison France et regardez ce qui se passe ailleurs : 4% de croissance, ce n'est rien... mais ça changerait tout !

Olivier CAMPS-VAQUER

 

Publié dans Politique nationale

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